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  Ethnopharmacologia 34, novembre 2004

EDITORIAL

Dans notre éditorial du N° 30 (février 2003), nous rappelions que l'objet de l'ethnopharmacologie ne se limitait pas à l'étude des plantes médicinales et qu'il englobait aussi les recherches sur l'ensemble des matières d'origine animale ou minérale. Parmi les substances d'origine animale, nous écrivions que celles tirées des insectes représentaient une source inexplorée et inexploitée de nouvelles molécules susceptibles d'applications thérapeutiques. Quelques laboratoires ont entrepris et poursuivent des travaux dans cette direction. Mais dans la plupart des cas, ces travaux sont voués à l'échec, car le choix des espèces à étudier a été plus ou moins arbitraire. Il faut commencer par étudier les propriétés des insectes déjà utilisés, depuis des siècles, pour la préparation de remèdes dans les sociétés traditionnelles.

Dans le même éditorial nous insistions sur l'intérêt des médecines de l'Inde et de la Chine. Leurs pharmacopées représentent les fruits d'une très longue activité d'observations, de spéculations et d'expériences qui ont abouti à la sélection de milliers de substances naturelles. En Inde et en Chine, ce processus s'est étendu sur plus de deux millénaires. Ce sont ces pharmacopées dont l'étude peut être la plus fructueuse car ce sont celles sur lesquelles nous disposons de la documentation la plus étendue et des informations les plus sûres. Justement, c'est la médecine chinoise qui a fait le plus large usage d'insectes pour la confection de remèdes encore utilisés de nos jours.

Depuis l'an 2000, la Société Française d'Ethnopharmacologie a apporté sa collaboration au groupe de travail mixte composé d'experts français et chinois travaillant sur le contrôle de qualité, les méthodes botaniques et chimiques d'identification et l'innocuité de certaines plantes de la pharmacopée chinoise dans le cadre d'un accord de coopération entre l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) et la State Food and Drugs Administration (SFDA, Chine). Nous avons donc cru utile de publier dans ce numéro un dossier "médecines asiatiques" avec une première étude en introduction d'une série d'articles que nous consacrerons aux insectes et autres arthropodes utilisés dans les médecines asiatiques. On y trouvera également une brève histoire de la pharmacopée chinoise avec une liste des plantes médicinales chinoises.

D'autre part, avec ce numéro, Ethnopharmacologia change de format, de présentation et prochainement le contenu sera progressivement modifié : en effet nous souhaitons publier plus régulièrement des articles de synthèse et des dossiers sur les plantes médicinales largement utilisées dans les pays du Nord ou du Sud. Cette refonte d'Ethnopharmacologia a pu se concrétiser grâce à l'excellente collaboration que nous développons depuis plusieurs années avec le groupe Pierre Fabre qui imprime notre revue.

La Lettre de Phytothérapie, une nouvelle publication destinée aux médecins et aux pharma-ciens qui s'intéressent à la phytothérapie, sera insérée en cahier central dans Ethnopharmacologia à partir de ce numéro. Nous avons souhaité une collaboration efficace et une synergie rédactionnelle entre les deux revues. Aussi les comités de rédaction se rencontreront régulièrement pour préparer les contenus des prochains numéros. Nous souhaitons également une plus grande participation de nos membres pour nous tenir informés des nouveaux ouvrages et des thèses en rapport avec l'ethnopharmacologie.


Guy Mazars, Président SEE
Jacques Fleurentin, Président SFE



 
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