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Scientific Committee
 

Investigating the animal origins of herbal medicine. Old ways of solving new problems?  Michael Huffman
Pharmacopoeias of the ancient Near-east  Guy Mazars
Contribution of the palynology of coprolithes to knowledge on the diet, the diseases and the pharmacopoeia of prehistoric men  Josette Renault-Miskowsky
Contribution to learning anthropic coprolithes, parasitic diseases and evaluation of medication at Neolithic epoch  Françoise Bouchet
The animals as doctors to themselves  Michel Ansay
Natural barriers to the spread of disease in wild animals  Jean Blancou
Medicinal plants and biotechnologies a booster for a new economy?  Jean-Marie Pelt
From representations to popular lore and practices. The art of shamans and traditional practitioners  Michel Perrin
The use of plants in the traditional, veterinary medicine in Sub-Sahara Africa Past, present and future  Martine Baerts et Jean Lehmann
The functions of shaman  Eric Navet
Transmitting traditional knowledge in the modern age. The example of French Guyana  Marie Fleury
Disappearing plants; Disappearing knowledge; Where is the future?  Christine Leon
From ethnopharmacology to laboratory results, does discrepancy mean irrelevancy?  Michel Sauvain
Alliance des savoirs traditionnels et scientifiques en Amérique Centrale  Jean-Pierre Nicolas
Herbal medicinal products in the European regulatory framework  Fernand Sauer
Traditional medicinal plants: food supplement and/or drugs?  Robert Anton
Clinical evaluation: efficacy and safety of phyto-antiinflammatory drugs  Sigrun Chrubasik
Designing an anti-malaria medicine On the basis of traditional knowledge on plants  Guy Balansard
From phytotherapy to recombinatorial biochemistry: drugs of the future  Robert Verpoorte
Development of plant-based medical products within the European Union  Jean-Pierre Reynier
The Franco Chinese group on plants  Antoine Sawaya



A la recherche des origines de la médecine par les plantes chez l'animal : d'anciennes méthodes en réponse à de nouveaux problèmes
Michael Huffman
Primate Research Institute, Kyoto University, Japan


Les parasites sont à l'origine d'une variété de maladies qui affectent le comportement et le succès reproducteur des individus, il est donc important de les combattre. Quelle que soit l'espèce, la réponse adaptative typique de l'hôte en réponse à l'infection parasitaire est sans aucun doute le fruit d'un long processus évolutif. Etant donné la résistance accrue des parasites aux antiparasites modernes, l'étude des comportements d'automédication chez l'animal peut offrir des perspectives nouvelles pour le traitement des maladies parasitaires. Depuis la préhistoire, les hommes ont pu constater que les animaux sauvages ou domestiques consomment des herbes médicinales. Le folklore et certaines observations récentes montrent que la découverte des plantes médicinales et leur utilisation dérivent de l'observation du comportement d'animaux, comme les ours, les sangliers, les porcs-épics ou les éléphants. A ce jour, l'étude scientifique la plus systématique des comportements d'automédication chez l'animal concerne les singes anthropoïdes africains. Le régime alimentaire des grands singes comporte souvent une variété de plantes non nutritionnelles, contenant des métabolites secondaires, dont l'ingestion suggère un bénéfice médical. Les chimpanzés et les hommes qui coexistent dans les forêts sub-Sahariennes sont connus pour leur utilisation de Vernonia amygdalina dans le traitement des troubles gastro-intestinaux et des infections parasitaires. On retrouve donc dans le règne animal les racines biologiques de l'utilisation d'herbes médicinales chez l'homme.



Investigating the animal origins of herbal medicine. Old ways of solving new problems?
Michael Huffman
Primate Research Institute, Kyoto University, Japan


Parasites cause a variety of diseases that affect the behaviour and reproductive fitness of an individual. The need to counteract such pressure therefore should be great. Any species typical adaptive response of the host to parasitic infection is undoubtedly the product of a long evolutionary process. In light of the growing resistance of parasites to modern anthelmintics, the study of animal self-medicative behaviour promises to provide novel approaches for the treatment of parasitic diseases. From prehistoric times humans have looked to wild and domestic animals for sources of herbal remedies. Both folklore and recent examples provide accounts of how medicinal plants and their uses were obtained from watching the behaviour of such animals as bears, boars, porcupines and elephants. To date, the most striking systematic scientific studies of self-medication have been made on the African great apes. The great ape diet is often rich in plants containing secondary compounds of non-nutritional, often toxic, value that suggest ingestion for medicinal benefits. Chimpanzees and humans co-existing in the forests of sub-Saharan Africa are known to use Vernonia amygdalina for the treatment of gastrointestinal upset and parasite infections. The origins of herbal medicine have their roots deep within the animal kingdom.

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Pharmacopées du Proche-Orient Antique
Guy Mazars
Université de Strasbourg, France


Les plus anciens documents au monde relatifs à la pharmacologie sont ceux que nous ont légués les Civilisations du Proche-Orient Antique, l'Egypte et surtout la Mésopotamie, Ces documents ne fournissent pas seulement des listes de remèdes, ils nous renseignent également sur la préparation de ces remèdes et sur la façon de les utiliser. Selon une opinion très répandue, ces ébauches de pharmacopées, comme toutes celles de l'Antiquité, se seraient constituées de façon empirique. La nécessité de se nourrir ayant poussé les hommes à goûter aux végétaux qui les entouraient, ils ont pu constater que les crampes d'estomac cessaient lorsqu'ils mâchaient telles plantes, qu'il y en avait d'autres qui faisaient disparaître la fatigue ou la douleur, d'autres encore qui provoquaient la mort. C'est ainsi qu'auraient été sélectionnés, au fil des générations, la plupart des plantes médicinales et des poisons. Une telle explication laisse dans l'ombre des processus effectifs de choix des plantes pour des usages déterminés. L'examen des textes découverts par les archéologues montre que les plantes étaient déjà perçues en fonction de références culturelles, de systèmes de correspondances avec d'autres éléments de la culture, qui ont peut-être orienté les choix.



Pharmacopoeias of the ancient Near-east
Guy Mazars
Université de Strasbourg, France


The oldest documents in the world relating to pharmacology are those inherited from the Civilisations of the Ancient Near-East, Egypt and especially Mesopotamia. These documents do not provide only lists of remedies; they also inform us about the preparation of these remedies and the way of using them. According to a very widespread opinion, these outlines of pharmacopoeias, like all those of Antiquity, would have been constituted in an empirical way. The need for nourishing itself having pushed the men to taste the plants which surrounded them, they could note that the stomach cramps ceased when they chewed such plants, that there were of them others which made disappear tiredness or the pain, others still which caused death. Thus would have been selected, from generation to generation, the majority of the medicinal plants and the poisons. Such an explanation leaves in the shade of the effective processes of choice of the plants for given uses. The examination of the texts discovered by the archaeologists shows that the plants were already perceived according to cultural references, to systems of correspondences with other elements of the culture, which perhaps directed the choices.

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Apport de la palynologie des coprolithes à la connaissance du régime alimentaire, des maladies et de la pharmacopée des hommes préhistoriques
Josette Renault-Miskovsky
Laboratoire de Préhistoire du Muséum National d'Histoire Naturelle, France


La Palynologie étudie la forme et la signification des spores et des grains de pollen ; elle permet de connaître les végétaux du passé et de reconstituer leur histoire. Certains sédiments archéologiques du Paléolithique inférieur et moyen du Sud-Est de la France ont livré des spectres polliniques ayant fait l'objet d'un inventaire des plantes alimentaires susceptibles d'entrer dans le menu quotidien de nos ancêtres. Parmi les témoins de la Préhistoire ayant collecté une pluie pollinique fossile, il convient de citer surtout les coprolithes, notamment les coprolithes humains, et par exemple ceux de l'Abri sous-roche de Pedra-Furada (Piaui, Brésil), considéré actuellement comme l'un des plus anciens sites préhistoriques de l'Amérique. Ces excréments fossiles datés entre 8 500 et 7 000 BP ont fait l'objet d'une étude pollinique ; les résultats sont à la fois d'ordre paléoclimatique et paléoenvironnemental, mais ils présentent aussi le grand intérêt de mettre en évidence la gamme des plantes vraisemblablement sélectionnées par les habitants de Pedra-Furada, pour leur usage thérapeutique.



Contribution of the palynology of coprolithes to knowledge on the diet, the diseases and the pharmacopoeia of prehistoric men
Josette Renault-Miskowsky
Laboratoire de Préhistoire du Muséum National d'Histoire Naturelle, France


The Palynology studies the form and the signification of spores and grains of pollen; it allows the knowledge of past vegetations and to restore their story. Some archaeological sediments from low and middle Palaeolithic from the South-east of France gave large pollinical spectra, which allow an inventory of nutritious plants susceptible of composing the daily menu of our ancestor. Among witness of Prehistory which collected fossil pollinic rain, one can quote essentially coprolithes, more particularly human coprolithes, and for example these from the rock-shelter of Pedra-Furada (Piaui, Brazil), considered as one of the oldest prehistorical sites of America. These fossils excrements dated between 8 500 and 7 000 BP were studied by pollinical methods; the results were both paleoclimatical and paleoenvironmental, but they are also interesting by showing the range of plants probably selected by Pedra-Furada population for their therapeutic use.

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Contribution à l'étude des coprolithes humains, de leurs parasites et de leurs traitements à l'époque néolithique
Françoise Bouchet
Laboratoire de Paléoparasitologie, Université de Reims, France


Trois sites néolithiques situés respectivement en France au bord du lac de Chalain (Jura) et en Suisse au bord des lacs de Constance (site d'Arbon) et de Neuchatel (site de Concise) ont fait l'objet d'une étude paléoparasitologique. De nombreux oeufs extrêmement bien préservés ont été découverts et identifiés par leur morphologie et leur morphométrie : Oeufs de Trichuris sp., Fasciola sp., Diphyllobothrium sp., Capillaria sp., Dioctophymus sp.

Les deux derniers retiennent notre attention car ils posent le problème de l'émergence, voire de la prédominance de certaines parasitoses à une époque donnée et leur disparition ou leur faible représentation à d'autres moments. En effet ces deux parasitoses Capillarioses et Dioctophymoses sont anecdotiques de nos jours, en Europe de l'Ouest. Parfois associés à ces oeufs &Helminthes, des pollens et des spores végétales évoquent la possibilité de médication.



Contribution to learning anthropic coprolithes, parasitic diseases and evaluation of medication at Neolithic epoch
Françoise Bouchet
Laboratoire de Paléoparasitologie, Université de Reims, France


On three neolithic sites, one in France: Chalain (Jura), two in Switzerland: Arbon (Constance lake) and Concise (Neuchatel lake), palaeoparasitological studies have discovered a concentration of many well preserved eggs of parasitic intestinal worms, the identification of which is based on their morphology and morphometry. Five parasites have been identified: Trichuris sp., Fasciola sp., Diphyllobothrium sp., Capillaria sp., Dioctophymus sp.

The two last parasitosis are very interesting because they pose the problem of the emergence and disappearance of these diseases in prehistoric and historic periods. In fact, these two parasitosis are anecdotal of present days in European countries. Sometimes, the analysis reveal, in association with eggs, the presence of pollens and spores, and call to mind the possibility of medical treatment.

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Les animaux médecins d'eux-mêmes
Michel Ansay
Université de Liège, Belgique


Les travaux du Dr Huffman ont donné une ampleur nouvelle à des observations telles que celles que faisait déjà Plutarque (traduit par Amyot) au début de ce siècle : "les chiens, eux, se purgent, quand ils sont malades de la bile, avec l'herbe que l'on appelle l'herbe aux chiens Les animaux peuvent-ils déceler quelques "signatures" dans les plantes de leur environnement ?

Les développements en sont nombreux et relèvent aussi bien de l'éthologie (R. Chauvin), de l'ethnomédecine (Congo), de l'observation commune (la valériane chez le chat) que de ce que l'on appelle parfois l'instincto-thérapie (la sagesse ou l'intelligence du corps) chez l'homme. La pharmacologie moléculaire ne sera point absente car pourquoi avons-nous des récepteurs qui "attendent" une drogue, la morphine, voire même les benzodiazépines ? Y a-t-il des analogies entre le système immunitaire et une possible reconnaissance de molécules (plantes) "intéressantes" ? Faut-il encore chercher du côté des phéromones ? Les plantes émettent-elles des messages (J-M. Pelt) ? Faut-il réfléchir à la signification des échecs de la reconnaissance quand des animaux sont intoxiqués par des plantes (souvent il est vrai, après changement de biotope) ? Les "disrupteurs endocriniens" (pollutions,... ) peuvent-ils "brouiller" les messages et leur réception ? Faut-il évoquer les travaux sur l'auto-médication des animaux de laboratoire, sur les dépendances qui peuvent se développer chez les animaux ?



The animals as doctors to themselves
Michel Ansay
Université de Liège, Belgique


The scientific work carried out by Dr. Huffman has given enhanced value to observations such as those made by Plutarch (as translated into French by Amyot at the beginning of this century): when they are sick with excessive gall, dogs purge themselves with herbs called dog herbs. . . " Are dogs able to identify some "signatures" in the plants in their environment ?

Among the numerous developments are ethology (R. Chauvin), ethnomedicine (Congo), basic observation (valerian for cats) as well as what is sometimes called instinct therapy (the body's wisdom or intelligence) for human beings. Molecular pharmacology will not be absent and may explain why we have receptors, which are "waiting" for a drug morphine - or even benzodiazepines. Are there analogies between the immune system and the possible recognition of "interesting" plants or molecules? Should we still look for answers in pheromones? Do plants send messages (J-M Pelt)? Should we think of the meaning of failed recognition when animals suffer from plant poisoning (although one must admit it often happens after a biotope change)? Can endocrine disturbances (pollution...) cause interference to the messages and their reception? Should the works on laboratory animals' self-medication and on animals’ potential growing dependence be mentioned ?

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Les barrières naturelles à l'extension des maladies chez l'animal sauvage
Jean Blancou
Office international des épizooties, France


Le concept de barrières naturelles à l'extension des maladies animales est très ancien. Il recouvre non seulement le phénomène de la résistance génétique aux agents pathogènes, mais aussi l'influence de divers autres facteurs qui s'opposent à ce que ces agents n'infectent, ou ne parasitent, certaines espèces animales.

Après avoir rappelé certaines données historiques sur ce sujet, l'auteur décrit les trois principales composantes de ces barrières naturelles : la difficulté de rencontre entre l'animal sauvage et l'agent pathogène, la résistance innée de l'hôte à la pénétration de cet agent et, enfin, la résistance acquise de l'animal, basée sur des mécanismes de résistance immunitaire, cellulaire ou humorale.

L'auteur examine ensuite les défaillances possibles de ces trois composantes, elles-mêmes liées à de très nombreux facteurs : modification du mode de vie, du rythme biologique ou du régime alimentaire, effraction des barrières cutanées ou muqueuses, conditions adverses de l'environnement, etc.

Il conclut à la fragilité relative des barrières naturelles et souligne le risque que représentent, pour ces barrières, les mutations spontanées des agents pathogènes.



Natural barriers to the spread of disease in wild animals
Jean Blancou
Office International des Epizooties, France


The concept of natural barriers to the spread of animal diseases is a very ancient one. It incorporates not only the phenomenon of genetic resistance to pathogens, but also the influence of various other factors affecting the capacity of the pathogens to infect or to live as a parasite on certain animal species.

After having recalled historical data on the subject, the author described the three main parts composing these natural barriers: difficulties associated with wild animals coming into contact with the pathogen, the innate resistance of the host animal to penetration by the pathogen and, finally, the acquired resistance of the animal, based on cellular or humoral immune resistance mechanisms,

The author then examined possible weaknesses of these three components, which are linked to a variety of factors: modification of living conditions, biological rhythm or diet, penetration of skin or mucous barriers, adverse environmental conditions, etc.

He concluded that natural barriers were relatively fragile and highlighted the risk that spontaneous mutations of pathogens represent for these barriers.

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Plantes médicinales et biotechnologies : moteur de la nouvelle économie ?
Jean-Marie Pelt
Institut Européen d'Ecologie, Metz, France


En 1980 la Cour Suprême des Etats-Unis préconisait à l'Institut Américain pour la Propriété Industrielle d'accorder un brevet à une bactérie génétiquement modifiée. Ce jugement fit jurisprudence et posait les bases juridiques de l'appropriation de la Vie, désormais, considérée comme une marchandise. Il déclenchait en même temps un rush extraordinaire des entreprises de biotechnologies, désirant s'approprier au plus vite les précieux brevets qui leur permettraient d'accéder à de nouveaux marchés, évalués à des milliards de dollars...

Elargissant la brèche, en 1987, l'organisme américain attributaire de brevets déclarait que tous les organismes vivants multicellulaires, hommes et animaux compris dans leurs organes et dans leurs gènes, étaient potentiellement brevetables. Le champ d'application de ces brevets est parfois très large attribuant un réel et complet monopole d'une seule multinationale sur une espèce vivante.

Bref poursuivant une logique exacerbée par l'ultra-libéralisme, toutes les créatures naturelles sont devenues des marchandises, appropriables et négociables à merci.

Dans le monde entier, des voix s'élèvent, toujours plus nombreuses, pour contester de telles pratiques, Est-ce acceptable de poursuivre le pillage insensé des ressources du Sud au seul profit de quelques multinationales de plus en plus concentrées, qui imposent déjà leurs lois et surtout leurs prix sur les marchés. Jusqu’où ira ce défi prométhéen ? Quelles en seront les conséquences pour l'Homme, la Nature et la Vie ? L'avenir seul le dira. Un avenir sur lequel nous comptons peser de tout notre poids pour que soient garantis les droits et les chances des ethnies détentrices des savoirs traditionnels ainsi que des générations futures.



Medicinal plants and biotechnologies a booster for a new economy?
Jean-Marie Pelt
Institut Européen d'Ecologie, Metz, France


In 1980, the US Supreme Court allowed the American Institute for Industrial Property to grant a patent for a genetically modified bacteria. This judgement set a precedent and a legal basis for the appropriation of life, thus considered a merchandise. So, firms of biotechnology rushed to take over the precious patents, which would allow them to find new markets, worth billions of dollars. In 1987 the Institute widened the field of action and declared that all multicellular living organisms, human or animal, organs and genes, were potentially patentable. In consequence a multinational company may monopolize a living species and use it for different applications.

In the wake of this ultra-liberal logic all natural beings have become merchandises negotiable without limits. In the whole world more and more people protest against these actions. Can we accept this senseless pilferage of natural resources in the South for the sale profit of multinational companies who are already imposing their laws and prices on the market? How long will this Promethean challenge last? What will the consequences be for Man, Nature, Life? The future will say. A future we intend to preserve for the sake of ethnies owning traditional knowledge and the sake of future generations.

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Entre représentations, savoirs et pratiques. L'art des chamanes (et autres tradipraticiens)
Michel Perrin
Collège de France, Paris, France


L'art des chamanes - leur art thérapeutique entre autres - consiste en un jeu subtil entre un système spécifique de représentations, une logique des pratiques et l'usage de divers savoirs.

Pour le montrer, il faut d'abord proposer une définition minimale de chamanisme puis exposer des conceptions spécifiques de la maladie, de la nosologie et de la thérapie. il faut également introduire ou interroger des notions telles que celles de seuil d'angoisse, d'efficacité thérapeutique, d'efficacité symbolique, de spectre d'efficacité des simples, etc.

La plupart des exemples proviendront d'expériences personnelles "de terrain".

Bibliographie: Michel PERRIN, Les Praticiens du rêve (PUF, 1992), Le Chamanisme (PUF "Que sais-je ?", 2e éd. 1998), Le Chemin des Indiens morts (Payot, 3e éd. 1996), Tableaux kuna (Flammarion, 2e éd. 1999).



From representations to popular lore and practices. The art of shamans and traditional practitioners
Michel Perrin
Collège de France, Paris, France


The art of shamanism - especially their therapeutic art - consists of a subtle game between a specific representation system, a logical practice system and the use of various knowledges.

In order to show this, it is necessary to give at least a definition of shamanism, then to present its specific understanding of illness, nosology and therapy, One should also refer to or work with notions like threshold of anguish, therapeutical efficiency, symbolic efficiency, efficiency spectrum towards non-initiated persons etc.

Most examples will derive from personal "field" experiences.

Bibliography: Michel PERRIN : Les Praticiens du rêve (PUF, 1992), Le Chamanisme (PUF "Que sais-je ?", 2e éd. 1998), Le Chemin des Indiens morts (Payot, 3e éd. 1996), Tableaux kuna (Flammarion, 2e éd. 1999).

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The use of plants in the traditional, veterinary medicine in Sub-Sahara Africa Past, present and future


L'usage de plantes en médecine traditionnelle vétérinaire en Afrique Sub-Saharienne. Hier, aujourd'hui et demain

Martine Baerts et jean Lehmann
Université Catholique de Louvain, Belgique


Dans l'abondante littérature concernant l'Afrique peu d'indications nous sont fournies concernant la médecine traditionnelle vétérinaire. Les quelques études disponibles se contentent souvent d'enquêtes locales de courte durée et impliquent un petit nombre d'informateurs. Il est difficile dès lors de distinguer les réponses qui s'inscrivent dans le courant d'une tradition vécue par tout un peuple de celles données par quelques individus seulement. Nous tenterons de résumer les connaissances que nous avons de la médecine traditionnelle vétérinaire dans quelques zones de l'Afrique sub-saharienne aux temps passés et de signaler les quelques tendances qui se dessinent actuellement.

L'éleveur africain emploie des substances végétales et/ou animales comme remèdes pragmatiques et ingrédients magiques. La même substance peut indifféremment revêtir l'un ou l'autre de ces aspects. On découvre quelques indications concernant l'utilisation de ces substances dans des publications souvent dispersées. Cette récolte d'informations est synthétisée et publiée sous forme d'une banque de données (1). Dans certains cas des méthodes d'analyse statistique permettent de distinguer les plantes utilisées en phytothérapie traditionnelle des substances utilisées à des fins rituelles ou magiques.

La médecine traditionnelle vétérinaire du passé axée tant sur les rites, la magie que sur une certaine efficacité thérapeutique aurait dû disparaître avec les progrès des techniques modernes. Il n'en a rien été et dans de nombreux pays les plantes encore accessibles peuvent aider pour autant qu'une sélection sérieuse et que des modes opératoires bien testés soient mis à la disposition des éleveurs par des méthodes éducatives appropriées. A cette condition l'étude du passé n'aura pas été inutile.

(1) Banque de données PRÉLUDE : http://pc4.sisc.ucl.ac.be/prelude.html

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Les natures du chaman : la leçon de savoir-vivre des chamans amérindiens
Eric Navet
Institut d’Ethnologie, Université Marc Bloch de Strasbourg, France


Les sociétés amérindiennes conçoivent et vivent la Création comme un ensemble complexe en équilibre précaire, comprenant des parties visibles et d'autres invisibles qui, toutes, sont dans un rapport d'interrelation et d'interdépendance. La morale qui permet et organise le vivant le définit, selon l'expression des Indiens Ojibwé, comme un ensemble "beau, ordonné et harmonique". Dans ce cadre, le mythe met en scène l'être humain comme un "trouble-fête". Entre un idéal inaccessible en ce monde - celui de la "Terre sans mal" des Tupi-Guarani - et les contraintes du vivant, le chaman, véritable clé de voûte de l'édifice, grâce à un savoir puisé à toutes les sources - des natures humaines et non-humaines -, et par un va-et-vient constant entre ces "mondes" que la pensée rationnelle distingue comme "réels" et "imaginaires", apparaît, de façon holistique, comme le seul agent de régulation d'un système constamment menacé par le chaos.



The functions of shaman:
Eric Navet
Institut d’Ethnologie, Université Marc Bloch de Strasbourg, France


The Amerindian societies conceive and live the Creation as a complex whole in a precarious balance, including visible and invisible parts, which are all interrelated and interdependent. The ethics, which allows and organizes the living, defines it, according to the Ojibwé Indians, as a totality "beautiful, well ordered and harmonic". In this framework, the myth stages the human being as a troublemaker. Between an ideal unattainable in this world - the "Terre sans mal" of the Tupi-Guarani - and the constraints of the living, the shaman, keystone of the edifice, thanks to a knowledge drawn from many sources - from human and non-human natures -, and a backward and forward motion between theses worlds that the rational thinking distinguishes as "real" and "imaginary", appears, in a holistic way, as the only agent of regulation of a system constantly threatened with chaos.

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La transmission des savoirs traditionnels face à la modernité. Exemple de la Guyane française
Marie Fleury
Museum National d'Histoire Naturelle, Paris, France


Les Noirs marrons aluku (Boni), descendants d'esclaves échappés des plantations hollandaises au XVIIIe siècle, vivent actuellement le long du fleuve Maroni en Guyane française. Leur système thérapeutique, loin de s'inspirer du chamanisme des Amérindiens voisins, plonge ses racines en Afrique, et fait preuve d'une grande capacité de création, d'invention et d'adaptation à un nouveau contexte. Durant les deux siècles précédents, la pharmacopée s'est créée, enrichie et transmise de génération en génération. Mais, actuellement les Anciens montrent une certaine réticence à délivrer leurs connaissances, et les jeunes gens se plaignent de ne plus avoir accès au savoir traditionnel.

Pour essayer de comprendre les raisons de cette évolution, nous commencerons par définir ce qu'est une pharmacopée dans le contexte traditionnel, et surtout à quel type de pouvoir elle donne accès. Nous comparerons le mode de transmission traditionnel avec celui du système scolaire occidental, et regarderons dans quelle mesure il y a compatibilité entre savoirs traditionnels et savoirs modernes. Enfin nous verrons que si les savoirs traditionnels sont condamnés, ce n'est pas tant dans leur contenu, que dans leur mode de création et de propagation. C'est le contexte socioculturel qui leur donne un sens, et la possibilité de s'exprimer ; si celui-ci est fragilisé, c'est dans leurs raisons d'être que les savoirs traditionnels sont menacés.



Transmitting traditional knowledge in the modern age. The example of French Guyana
Marie Fleury
Museum National d'Histoire Naturelle, Paris, France


The maroons Blacks aluku (Boni), descendants of slaves escaped the Dutch plantations in the XVIIIth century, live at present along Maroni River in French Guyana. Their therapeutic system, far from being inspired by the shamanism of the nearby Amerindians, plunges its roots in Africa, and gives evidence of a big capacity of creation, invention and adaptation to a new context. During the previous two centuries, the pharmacopoeia built up itself, enriches and passed on by generation in generation. But, at present one attends a certain keeping back of the Ancient to be delivered their knowledge, and the young people complain no more to have access to traditional knowledge.

To try to understand the reasons of this evolution, we shall begin by defining what is a pharmacopoeia in the traditional context, and especially to which type of power it gives access. We shall compare the traditional mode of transmission with that of the Occidental school system, and shall look in which measure there is compatibility between traditional knowledges and modern knowledges. Finally we shall see that if traditional knowledges are condemned, it is not so much in their contents, that in their mode of creation and distribution. It is the sociocultural context, which gives them a sense, and the possibility of expressing; itself; if this one is weakened, it is in their reasons to be that traditional knowledges are threatened.

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Disappearing plants; Disappearing knowledge; Where is the future?
Christine Leon
Royal Botanic Gardens, Kew, UK


Over 33,000 plant species are threatened with extinction (Walter & Gillett, 1998) and up to 90% of the world's languages may disappear by the end of the 21st century (Terralingua, 2000). This rapid and progressive erosion of biological and cultural diversity represents an inestimable loss of both plant genetic resources and indigenous knowledge, much of which relates directly to medicinal plants. These facts raise important issues for healthcare systems worldwide, both now and for the future. The collection of some medicinal species, e.g. Rauvolfia serpentina, Prunus africana and Panax quinquefolius, is controlled by legal instruments such as CITES'. Such mechanisms may be adequate to prevent their over-exploitation but are comparable systems in place to protect against other pressures such as habitat degradation or loss? And what of the loss and erosion of indigenous knowledge about the identity, location and use of medicinal plants, many of which have longed played a vital role in traditional healthcare systems around the world? Who is responsible and what mechanisms if any are in place to halt such a decline. This forum aims to raise these and related issues. How real are the threats facing the survival of these biological, linguistic and cultural resources? What are the implications for i) ethnopharmacology, ii) healthcare systems around the world and indigenous knowledge of medicinal plants? What efforts are being made and what techniques/mechanisms exist to conserve, document and sustainably utilise these resources? Who is responsible at the end of the day? Does the ethnopharmacological community have a role to play? These will be some of the key issues proposed for discussion at this forum, with emphasis on their relevance to ethnopharmacology now and in the future.

Terralingua,2000. Terralingua: partnerships for Linguistic and Biological Diversity (Website: http://cougar.ucdfavis.edu/nas/terralin). >Walter, K.S. and Gillett, HJ. (1998). 1997 IUCN Red List of Threatened Plants. IUCN -The World Conservation Union, Gland. 1: CITES (Convention on the International Trade in Endangered Species of Fauna and Flora).



Plantes et connaissances en voie de disparition : quel avenir ?
Christine Leon
Royal Botanic Gardens, Kew, UK


Plus de 33.000 espèces sont menacées d'extinction (Walter & Gillett, 1998) et jusqu'à 90% des langues parlées dans le monde pourraient disparaître d'ici à la fin du 2lème siècle (Terralingua, 2000). Cette érosion rapide et progressive de la diversité biologique et culturelle représente pour la génétique une perte inestimable de ressources et de connaissances indigènes à la fois; la plupart de ces savoirs sont liés directement aux plantes médicinales. Ces faits soulèvent des questions importantes concernant les systèmes de santé dans le monde entier, maintenant et à l'avenir. La collecte de certaines espèces médicinales telles que Rauvolfia serpentina, Prunus africana et Panax quinquefolius est contrôlée à l'aide de moyens légaux comme le CITES'. De tels mécanismes permettent peut-être d'empêcher leur surexploitation, niais des systèmes comparables sont-ils en place afin de résister à d'autres pressions comme la dégradation ou la perte de l'habitat ? Et qu'en est-il de l'érosion et de la perte des connaissances indigènes quant à l'identité, la situation géographique et l'utilisation de plantes médicinales dont la plupart jouent depuis longtemps un rôle essentiel dans les systèmes de santé traditionnels à travers le monde ? Qui est responsable et quels sont les mécanismes - s'ils existent - qui sont en place pour stopper ce déclin ? Cette table ronde a pour but de soulever ces questions et d'autres qui leur sont liées. Quelles menaces pèsent réellement sur la survie de ces ressources biologiques, linguistiques et culturelles ? Quelles sont les conséquences pour 1) l'ethnopharmacologie, 2) les systèmes de santé dans le monde et les connaissances indigènes en matière de plantes médicinales ? Quels efforts sont entrepris et quels sont les mécanismes et les techniques qui existent afin de conserver, d'étudier et d'utiliser ces ressources tout en les préservant pour l'avenir ? Au bout du compte, qui est responsable ? La communauté ethnopharmacologique a-t-elle un rôle à jouer ? Voilà quelques-unes des questions fondamentales pouvant servir de base à la discussion lors de la table ronde, en mettant l'accent sur leur lien avec l'ethnopharmacologie maintenant et à l'avenir.

Terralingua, 2000. Terralingua: partnerships for Linguistic and Biological Diversity (Website: http://cougar.ucdfavis.edu/nas/terrafin). Walter, K.S. and Gillett, Hi. (1998). 1997 IUCN Red List of Threatened Plants. IUCN - The World Conservation Union, Gland. 1: CITES (Convention on the International Trade in Endangered Species of Fauna and Flora).

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De l’ethnopharmacologie aux résultats en laboratoire : différence signifie t-elle inapplicabilité ?
Michel Sauvain
Institut de Recherche pour le Développement, France


Depuis 1992, notre groupe de recherche (composé de chercheurs boliviens et français) travaille sur la problématique de l'évaluation de l'activité pharmacologique de plantes utilisées en médecine traditionnelle dans différentes ethnies de Bolivie (Chacobo, Moseten, Alteños et Tacanas). Les espèces sélectionnées ont été criblées contre le paludisme in vitro et sur l'animal. Plus de 200 espèces différentes ont été évaluées et seulement un faible pourcentage d'entre elles a montré une forte corrélation entre l'usage et les résultats biologiques.

Ces contradictions peuvent être expliquées suivant plusieurs angles de vue : La plante médicinale est censée alléger des symptômes qui sont plus ou moins reliés à une atteinte palustre, les critères de choix des plantes à tester doivent être discutés. Des traitements successifs sont fréquemment administrés jusqu'à ce que le patient soit guéri, ces traitements peuvent avoir ainsi un effet synergique qu'il sera difficile de démêler par la suite. La manière traditionnelle de préparer et d'administrer la plante médicinale ne peut pas être toujours prise en compte par le test de criblage qui doit répondre à une certaine standardisation pour être réalisable en laboratoire. L'absence d'activité sur l'animal peut être reliée à des taux d'absorption, de métabolisation différents de l'animal à l'homme. Le rôle de l'immunité acquise chez l'homme est difficilement pris en compte par les modèles animaux, etc... La validité et la justesse des tests de criblage conçus pour mettre en évidence une activité antipaludique d'extraits de plantes seront discutées.



From ethnopharmacology to laboratory results, does discrepancy mean irrelevancy?
Michel Sauvain
Institut de Recherche pour le Développement, France


Since 1992, our research team (a combination of Bolivian and French researchers) is working on the problematic of the evaluation of the biological activity of plants used traditionally in different Bolivian ethnias (Chacobo, Mosetenes, Alteños, Tacana). Species retained have been screened against malaria, in vitro and on the animal. More than 200 different species have been evaluated, and only a weak percentage did show a strong correlation between uses and biological results.

These discrepancies can be explained by different considerations: Firstly, the difficulties related with the interpretation of the traditional use of plants, generally presented as useful for alleviate different symptoms, more or less related with a malarial attack. The criterion to select the plant has to be discussed. Also, different successive treatments are administered to the patient until he cures. Synergism effects could be responsible for the antimalarial activity and the method to study this type of effect has to be invented. Then, the traditional way of using medicinal plant (preparation, administration) cannot always be taken into account in the screening test performed in the laboratory. Therefore the in vivo inactivity of extracts may be correlated with the way of administration, having a strong perturbating effect on the absorption rate, delivery process, metabolisation process. The laboratory tests have difficulties to measure the part of acquired human immunity, etc... The validity and accuracy of the antimalarial screening test aimed to evidenciate antimalarial agents from plant extract will be discussed.

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Alliance des savoirs traditionnels et scientifiques en Amérique Centrale
Jean-Pierre Nicolas
Université de Lille, jardins du Monde, France


La démarche ethnopharmacologique permet de proposer à une population qui en a le droit, une thérapeutique appropriée et efficace.

La démarche pratiquée en Amérique Centrale dans le cadre d'une association bretonne " jardins du Monde " a pour objectif d'étudier les pharmacopées traditionnelles et de partager ses données scientifiques avec ses partenaires de différentes O.N.G., avec qui elle établit des stratégies d'intégration de la prise en charge des soins de santé primaires dans une démarche globale de développement durable (hygiène, alimentation, agriculture durable, santé animale, environnement). Elle met en place des structures pilotes de développement intégré (jardins, laboratoires et pharmacies communautaires). Le développement de ces jardins s'effectue dans un souci de production de ressources renouvelables et intégrées à un mode de développement agricole durable qui ne peut être dissocié de l'action apportée à la biodiversité. - Laboratoires de fabrication de médicaments simples Une partie de la production des jardins communautaires est transformée sur place dans des laboratoires. Des phytomédicaments sont élaborés en fonction de protocoles galéniques. - Développement de pharmacies communautaires Une partie de la production de plantes et de produits dérivés est mise à la disposition de la communauté par des agents de santé dans des pharmacies communautaires. Ces produits voisinent avec des médicaments essentiels. Cela laisse le choix de la thérapeutique aux agents de santé et aux patients et surtout permet de dégager une valeur ajoutée et de contribuer ainsi au revenu de l'agent de santé qui assure la gestion de la pharmacie communautaire.

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Médicaments à base de plantes dans le contexte réglementaire européen
Fernand Sauer
Agence européenne pour l'évaluation des médicaments (EMEA)


En Europe, l'utilisation des médicaments à base de plantes a progressivement changé au cours du siècle dernier, parallèlement aux progrès de la médecine et de la recherche pharmaceutique. Les autorités compétentes ne reconnaissent pas toujours pleinement les médicaments à base de plantes. Souvent, les études mentionnées dans la documentation bibliographique de référence ne sont pas présentées en termes acceptables pour la communauté scientifique. Et pourtant, ces produits constituent un héritage utile en thérapeutique et de nombreuses substances pharmacologiquement actives dérivent des plantes.

La complexité des préparations à base de drogues végétales explique les attitudes différentes dans l'évaluation de la qualité, de la sécurité et l'efficacité des plantes médicinales dans les Etats membres de l'Union Européenne. Ceci se reflète en particulier dans la mise en oeuvre de la dérogation introduite par la directive 65/65/EEC du Conseil qui fonde les principes de l'évaluation des médicaments. Très souvent, l'efficacité de ces préparations ne peut être attribuée à un seul ingrédient chimique. En outre, la préparation ou la collecte des matières premières et la fabrication des extraits doivent également être prises en compte.

Conscient du fait que la diversité des situations dans les Etats membres pourrait avoir des retombées négatives sur la santé publique et la circulation des produits au sein de l'Union Européenne, le Parlement Européen avait exigé la création d'un groupe de travail sur les médicaments à base de plantes auprès de l'Agence européenne de l'évaluation des médicaments (EMEA).

On pense quelquefois que l'EMEA devrait se concentrer sur les médicaments innovateurs et notamment ceux issus de la biotechnologie qui constituent sa responsabilité principale. Conformément à son objectif déclaré de contribuer à la protection et la promotion de la santé publique en Europe, l'Agence s'est efforcée de prévenir les conflits au sujet de la reconnaissance des autorisations nationales qui pourraient conduire à des arbitrages par le Comité des spécialités pharmaceutiques (CPMP). C'est pourquoi, l'EMEA avait établi dès 1997 un groupe de travail ad hoc sur les médicaments à base de plantes. Ce groupe est composé d'experts et de représentants des Etats membres, du Parlement européen, de la Commission, ainsi que d'observateurs de la Pharmacopée européenne basée à Strasbourg.

Le travail considérable accompli depuis 1997 a permis de suggérer de nouvelles orientations et exigences relatives à la qualité, la sécurité et l'efficacité des médicaments à base de plantes. En 1999, le Conseil d'administration de l'EMEA a souhaité donner un caractère permanent à ces activités en en faisant un groupe de travail ordinaire de l'EMEA, et a accueilli entre-temps de nouveaux observateurs des pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que des experts de la Norvège et de l'Islande,

Des normes spécifiques de qualité figurent sur le site Internet de l'EMEA (http://www.eudra.org/emea. html). Elles seront ensuite intégrées dans la série intitulée "la réglementation des médicaments dans la Communauté Européenne" publiée par la Commission. D'autres documents d'orientation sont encore en cours d'examen et devraient, à l'avenir, réduire les incertitudes liées à la démonstration de l'efficacité des médicaments à base de plantes, garantissant ainsi un niveau élevé de protection des consommateurs.



Herbal medicinal products in the European regulatory framework
Fernand Sauer
The European Agency for the Evaluation of Medicinal Products


The use of herbal medicinal products in Europe has gradually changed during the last century with the advances made in medicine and the progress of pharmaceutical research. Not all competent authorities fully recognise products of herbal origin as medicinal products. Study methods mentioned in bibliographical references for herbal medicinal products are not always presented in terms accepted by the scientific community. However, these products constitute a valuable heritage in therapy and many pharmacologically active substances have originated from plants.

Variable practices in the assessment of quality, safety and efficacy of herbal medicinal products in the Member States of the European Union originate in the complexity of herbal drug preparations. This is reflected in particular in the application of the derogation provided for in Council Directive 65/65/EEC which lays down the basic principles of medicines evaluation. In most cases, the efficacy of preparations of herbal origin cannot be attributed to one single chemical constituent. The production or collection of the starting material and the manufacture of extracts need also to be assessed.

Concerns that the heterogeneity of the marketing of herbal medicinal products in the Member States could have a negative impact on public health and on the movement of goods within the European Union led the European Parliament to request the creation of a working group on herbal medicinal products at the European Agency for the Evaluation of Medicinal Products (EMEA).

It is sometimes assumed that the EMEA should only focus its activity on innovative and biotechnology products, which constitutes its core responsibilities. However, in keeping with its mission statement to contribute to the protection and promotion of public health in Europe, the Agency has endeavoured to prevent possible conflicts in the mutual recognition of national authorisations, which could be referred to the Committee for Proprietary Medicinal Products (CPMP) for arbitration. Therefore, the EMEA established an ad hoc working group on herbal medicinal products in 1997. The group is composed of experts and representatives of the Member States, of the European Parliament, the European Commission and observers from the European Pharmacopoeia based in Strasbourg.

The considerable work achieved since 1997 resulted in the preparation of new guidance and requirements in the field of quality, safety and efficacy of herbal medicinal products. In 1999 the EMEA Management Board supported continuation of the work in the form of a permanent EMEA working party and welcomed observers from Central and Eastern European countries as well as experts from Norway and Iceland,

Specific quality guidelines are disseminated through the EMEA website (http://www.eudra.org/emea. html). They will later be integrated in the relevant volumes of the "Rules governing medicinal products in the European Community" published by the Commission. Other guidance documents have not yet reached full agreement but should prove useful in reducing uncertainties associated with the demonstration of the efficacy of herbal medicinal products and guarantee a high level of consumer protection.

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Plantes médicinales traditionnelles : suppléments alimentaires et/ou médicaments
Robert Anton
Université Louis Pasteur, Strasbourg, France


Les médicaments à base de plantes font l'objet depuis quelques années d'une réglementation nationale et européenne qui leur assure des critères de qualité pharmaceutique, une sécurité d'emploi avec une garantie d'innocuité (absence d'effets secondaires) et ce dans le cadre d'une utilisation traditionnelle en Europe. Cette réglementation a eu l'immense avantage d'apurer une anarchie incontrôlée qui s'est installée peu à peu sur le plan de la santé publique, en évitant aussi le recours à des indications thérapeutiques qui auraient pu induire le patient en erreur.

Il en est cependant tout autrement sur le plan de la consommation dite " alimentaire ". Si pour certaines catégories de produits (glucides, lipides, protéines, enzymes, oligo-éléments, vitamines... ), des règles précises ont été élaborées par des groupes de travail, auxquelles se sont joints des avis du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, fondés en grande partie sur la valeur nutritionnelle et la sécurité d'emploi de ces produits, il n'en est pas de même pour toute une série de plantes issues de la phytothérapie qui occupent de plus en plus le marché français et européen sous des étiquettes aussi variées que : " nutraceutique, compléments ou suppléments alimentaires, alicaments, cosmetic foods... " Le plus souvent, des allégations fonctionnelles aux confins de la thérapeutique sont même évoquées et les formes pharmaceutiques les plus diverses (gélules, comprimés, ampoules... ) sont disponibles. Les exemples sont légion: Echinacea, Hypericum, Ginkgo, Serenoa, sans parler des huiles essentielles !

A notre connaissance, les critères d'autorisation de mise sur le marché pour ces produits ne sont pas très clairs : certes, une législation européenne globale évoque le cas du nouvel aliment (novel food) et un comité d'experts au Conseil de l'Europe vient d'être créé pour développer une réflexion. Ceci nous interpelle donc sur une série de problèmes : une législation française peut-elle être conçue dans ce domaine et comment l'approcher ? pourra-t-elle être respectée, dans la mesure où la libre circulation de tels produits existe en Europe ? Comment assurer une sécurité d'emploi parfaite et une transparence de l'information vis-à-vis du consommateur ? Quels critères de qualité devront être retenus ? quelles listes de plantes, de formes galéniques particulières peuvent-elles être autorisées, quelles posologies journalières peuvent-elles être acceptées, quelles associations éventuelles tolérées, quelles allégations fonctionnelles permises...

L'exposé d'un point de vue devrait permettre d'ouvrir un débat pour émettre des hypothèses harmonieuses et concrètes dans le cadre de la politique de sécurité alimentaire et des produits de santé.



Traditional medicinal plants: food supplement and/or drugs?
Robert Anton
Université de Strasbourg, France


For several years, medicines derived from plants traditionally used in Europe have been submitted to national and European regulations that meet requirements of pharmaceutical quality, safety of use and guarantee of innocuity (absence of side effects). The advantage of these regulations has been to avoid an anarchy that appeared progressively on the market, preventing also the use of therapeutical indications that could have misled the patient.

The problem is completely different as fat as nutriments are concerned. Of course, precise rules have been set up by working parties for some categories of products (carbohydrates, lipids, proteins, enzymes, oligo-elements, vitamins etc.). Opinions of the Council for Public Hygiene in France (CSHPF) have been requested, mainly based on the nutritional value and safety of use of these products. But the French and European markets are nowadays flooded by a set of plants arising from phytotherapy, under following labels: nutraceutics, food complements, supplementary diets, cosmetic foods.... Most often, functional allegations that are close to those used in therapeutics are mentioned as well as very diverse pharmaceutical forms: capsules, tables, ampoules ... Numerous examples can be given: Echinacea, Hypericum, Ginkgo, Serenoa, without speaking of essential oils

As far as we know, criteria for the marketing authorization of these products are not clear enough: European global regulations mention the case of novel foods and a committee of experts of the Council of Europe bas just been created in order to begin works in this field.

This leads us to raise some problems: How can a French legislation be conceived in this field? How will it be respected, because such products are freely sold in Europe? Which criteria of quality must be retained? Which plants can be authorized, which pharmaceutical forms, daily dosages, possible associations, functional allegations can be admitted?

The presentation of one point of view should lead to a discussion in order to suggest some solutions, which could be consistent with a policy of safety concerning foods and health products.

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Evaluation clinique : efficacité et sécurité des médicaments anti-inflammatoires
Sigrun Chrubasik
Institut für Rechtsmedizin, University of Freiburg, Germany


Selon le European Scientific Cooperative on Phytotherapy (ESCOP), l'utilisation d'extraits normalisés de Harpagophytum procumbens et de Salix est recommandée en traitement complémentaire de l'ostéoarthrite et des douleurs rhumatismales. Une dose quotidienne contient jusqu'à 9 g d'Harpagophytum pur/brut (qui contient lui-même au minimum 100 mg de principe d'harpagoside) et des préparations au Salix qui comprennent jusqu'à 240 mg de salicylate prodrug salicine.

Cinq études prospectives et une étude de confirmation révèlent un effet antalgique sur l'ostéoarthrite : une préparation à base d'Harpagophytum semble être aussi efficace que le faible AINS diaceméine. Quatre études prospectives et deux études de confirmation / contre-étude prouvent ou indiquent la tendance de l'extrait d'Harpagophytum à apaiser les douleurs de la région lombaire. On a établi un lien entre le résultat, à savoir la disparition de la douleur chez les patients, et la prise quotidienne d'harpagoside. 6% des patients ont souffert de troubles gastro-intestinaux bénins et ce, indépendamment du dosage. Par mesure de précaution, l'ESCOP recommande de ne pas administrer d'extrait d'H. à des patients souffrant d'ulcères gastriques ou d'ulcères du duodenum. Le rapport élevé entre avantages et risques fait de l'extrait d'Harpagophytum une alternative sûre dans le traitement de la douleur. Etant donné que la quantité d'harpagoside dans les préparations disponibles peut doubler, seules des préparations qui ont prouvé leur efficacité devraient être employées, Cinq études prospectives et deux études en double aveugle démontrent que l'extrait de Salix est un analgésique potentiel. Un extrait à 240 mg de saliciline s'est révélé supérieur à la moitié de cette dose et celles-ci étaient supérieures au placébo. Les études n'indiquaient pas de réactions spécifiques ou en lien avec la dose d'écorce de saule mises à part quelques réactions allergiques ponctuelles. En cas de sensibilité aux salicylés, il serait préférable d'éviter l'utilisation de préparations au salicis cortex. Aucune contre-indication n'est connue; pas de mise en garde ou de précaution particulières. On n'a pas fait état d'effet toxique en cas de surdosage. Contrairement à l'acetylsalicylate, l'agrégation plaquettaire n'est que légèrement affectée. Cependant, étant donné l'effet synergique sur la coagulation il conviendrait d'éviter l'administration concomitante d'extrait d'écorce de saule et d'agents antithrombotique. Le rapport élevé entre avantages et risques encourage l'utilisation d'extraits d'harpagophyti radix et de salicis cortex avant l'utilisation d'AINS non-sélectifs et en tant qu'alternative économique aux coûteux inhibiteurs sélectifs COX-2.



Clinical evaluation: efficacy and safety of phyto-antiinflammatory drugs
Sigrun Chrubasik
Institut für Rechtsmedizin, University of Freiburg, Germany


According to the European Scientific Cooperative on Phytotherapy (ESCOP) standardized extracts of Harpagophytum procumbens and Salix species are recommended as co-treatment for osteoarthritic and rheumatic pain. Their daily dosages include up to 9 g Harpagophytum crude drug (which contains a minimum of 100 mg of the co-active principle harpagoside) and Salix preparations that contain up to 240 mg of the salicylate prodrug salicin.

Five exploratory studies and one confirmatory study indicate a pain-relieving effect in osteoarthritis: a Harpagophytum preparation appeared to be as effective as the weak NSAID diacerhein. Four exploratory and two confirmatory studies give evidence or show a trend that low back pain is alleviated with H extract. The outcome in terms of pain-free patients was related to the daily consumption of harpagoside. Mild gastrointestinal disturbances occurred in about 6% of patients independent of the dosage. As a precaution the ESCOP recommends to exclude patients suffering from gastric/duodenal ulcers from receiving H extract. The high benefit-risk ratio of Harpagophytum extract makes it a safe alternative for treating pain. Since the quantity of harpagoside in available preparations may vary by 2 orders of magnitude only preparations that have proven efficacy should be employed. Five exploratory studies and two double-blind studies give evidence that extract of Salix species is a potent analgesic. Extract with 240 mg salicin was superior to, half that dose and both were superior to placebo. The studies did not indicate specific and dose-related willow bark adverse events except the occasional occurrence of allergic reactions. In cases of sensitivity to salicylates, the use of salicis cortex preparations should be avoided. Contraindications are not known. Special warnings and special precautions are none required and toxic effects in overdose cases have not been reported. In contrast to acetylsalicylate, platelet aggregation is only minimally affected. However, due to the synergistic effect on blood clotting, concomitant administration of willow bark extract with antithrombotic agents should be avoided. The high benefit-risk ratio suggests using harpagophyti radix and salicis cortex extracts before the use of non-selective NSAIDs and as an economic alternative to the expensive selective COX-2 inhibitors.

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Conception d'un médicament antimalarique à base de plantes utilisées en médecine traditionnelle
Guy Balansard
Faculté de Pharmacie, Université de Marseille, France


La méthodologie adoptée a pour objet de valider des remèdes utilisés en médecine traditionnelle et de valoriser des plantes pouvant faire l'objet d'un développement.

Elle comporte trois phases :

* Enquêtes ethnobotaniques qui sont dans un premier temps généralistes et dans un deuxième temps ciblées sur la plante sélectionnée.

* Etudes phytochimiques, pharmacologiques et toxicologiques.

* Développement d'un médicament, suivant le modèle des autorisations de mise sur le marché des médicaments à base de plantes (Cahier de l'Agence n° 3) comportant un dossier pharmaceutique, une étude toxicologique à court terme et, après acceptation par un comité d'éthique, une étude clinique.



Designing an anti-malaria medicine On the basis of traditional knowledge on plants
Guy Balansard
Faculté de Pharmacie, Université de Marseille, France


The aim of the selected methodology is to validate remedies used in traditional medicine and to, make plants that may be developed more attractive.

The methodology consists of three steps

* Ethnobotanic studies which are made first on a general level, and then specialize in the selected plant

* Phytochemical, pharmacological and toxicological studies

* To design a drug according to the pattern of commercial exploitation licenses for plant-based medical products (Cahier n° 3 of the Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), which consists of a pharmaceutical dossier, a short-term toxicological study and, after acceptance by an ethics committee, a clinical study.

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From phytotherapy to recombinatorial biochemistry: drugs of the future
Robert Verpoorte
Division of Pharmacognosy, Leiden/Amsterdam Center for drug Research


Since ancient times mankind has exploited nature for all kind of useful products and enjoyed the colours, flavours, and fragrances of flowers, food etc. Presently, many fine chemicals are derived from plants and used as medicaments, dyes, flavours, fragances, insecticides, etc. Originally most drugs were derived from plants, however, after the first successful introduction of synthetic drugs such as aspirin about 100 years ago, gradually synthesis became the most important source for drug development. Only in case of antibiotics and antitumor compounds, nature remained a major source for drug development. Major reason was the difficulties in finding the active compounds in crude extracts, assays using whole animals or isolated organs for testing activity are not suited for rapid bioassay guided fractionation of extracts. The methods for the antibiotic and antitumor activity on the other hand where more suitable for this purpose, explaining the success of natural products in these fields. In the past years, however, with the development of assays on the level of molecules (receptor binding and enzyme inhibition) a complete new perspective for natural products as the source for new leads bas evolued. High through put screens now allow the testing of thousands of samples per day. In combination with rapid and efficient separation methods and powerful spectrometric methods for identification and structure elucidation, active compounds from extracts from plants or any natural source can rapidly be identified. To fully exploit these new possibilities prefractionation of extracts and HPLC- on line bioassays are important tools to open up the full potential of nature. It offers the possibility to also find minor compounds and find new active components in the presence of known compounds.

At the same time are the developments in biotechnology important in this connection. Plant cell biotechnology offers the possibility to produce compounds of rare plants. Moreover, metabolic engineering can be used for improving productivity in plant and plant cell cultures, and even result in the production of complete new compounds (recombinatorial biochemistry). Using the biochemical capacities of plants or microorganisms, bioconversions as part of synthetic approaches to complex molecules are a further important aspect of modern biotechnology. These new perspectives has resulted in a rapidly expanding interest in natural products research, further supported by the developing awareness that in our food many secondary metabolites are present that play an important role in preventing diseases (e.g. cholesterol lowering, antioxidants). Food industry is thus now putting a large effort in studies of the secondary metabolites involved, eventually resulting in improved quality of our food, including the development of functional foods and nutraceuticals.



De la phytothérapie à la biochimie recombinante : les médicaments du futur
Robert Verpoorte
Département de pharmacognosie, Leiden/Amsterdam Center for drug Research


Depuis l'Antiquité, l'homme a exploité les ressources naturelles pour toutes sortes de produits utiles et a profité des couleurs, des goûts et des fragrances des fleurs, des aliments etc. A l'heure actuelle, un grand nombre de substances chimiques fines sont dérivées de plantes et utilisées comme médicaments, colorants, saveurs, fragrances, insecticides etc. A l'origine, la plupart des médicaments dérivaient de plantes; cependant, après la première introduction réussie de médicaments de synthèse tels que l'aspirine il y a près de 100 ans, la synthèse est devenue petit à petit la source la plus importante de développement des médicaments. La nature n'est restée une source majeure de développement de médicaments que dans le domaine des antibiotiques et des composés anti-tumoraux. La raison principale en a été la difficulté de découvrir les composés actifs dans les extraits bruts/purs; des essais utilisant des animaux entiers ou des organes isolés pour procéder à des tests ne sont pas adéquats pour le fractionnement rapide d'extraits sur la base d'essais biologiques. D'un autre côté, les méthodes utilisées dans la recherche sur les antibiotiques et l'activité anti-tumorale étaient mieux adaptées, ce qui explique le succès des produits naturels dans ces domaines. Cependant, au cours des dernières années, avec le développement des essais au niveau moléculaire (binding sur récepteur et inhibition enzymatique), les produits naturels ont vu s'ouvrir des perspectives de recherche entièrement nouvelles. Des tris à haut débit permettent aujourd'hui d'analyser des milliers d'échantillons par jour. La combinaison de méthodes de séparation rapides et efficaces et de méthodes spectrométriques performantes pour l'identification et l'élucidation des structures permet d'identifier rapidement des composés actifs d'extraits de plantes. Afin d'exploiter au maximum ces possibilités nouvelles, le pré-fractionnement d'extraits ainsi que les essais biologiques CLHP en ligne sont des instruments importants dans la découverte de tout le potentiel que recèle la nature. Il est ainsi possible de découvrir des composés secondaires et de nouveaux composés actifs en présence de composés connus.

Dans le même temps, les développements biotechnologiques dans ce domaine sont importants, La biotechnologie cellulaire chez les plantes permet de produire des composés de plantes rares. De plus, les recherches en métabolisme peuvent permettre d'augmenter la productivité des plantes et des cultures cellulaires de plantes, et peut même résulter dans la production de composés complètement nouveaux (biochimie recombinante). L'utilisation des possibilités biochimiques des plantes et des microorganismes permet des conversions biologiques dans le cadre des phénomènes de synthèse des molécules complexes, ce qui constitue un autre aspect important de la biotechnologie moderne. Ces nouvelles perspectives ont provoqué un intérêt qui s'est rapidement accru pour la recherche sur les produits naturels. Cet intérêt s'explique aussi par la prise de conscience qu'un nombre important de métabolites secondaires qui jouent un rôle important dans la prévention de maladies (p.ex. la baisse de cholestérol ou les antioxydants) sont présents dans notre alimentation. Ainsi, l'industrie agroalimentaire investit beaucoup dans des études sur les métabolites secondaires concernés, ce qui augmente finalement la qualité de notre alimentation, dont le développement de nourriture fonctionnelle et les nutraceutiques.

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Le développement des médicaments à base de plantes dans l'Union Européenne
Jean-Pierre Reynier
Vice-président de la Commission A.M.M., France


Un des buts que doit se fixer l'Europe pour les deux prochaines années est de définir les règles d'enregistrement des médicaments à base de plantes.

Ceux-ci doivent présenter des garanties concernant leur qualité pharmaceutique, leur sécurité d'emploi sur la base des données disponibles de toxicologie et de pharmacovigilance en y ajoutant les essais appropriés.

L'efficacité et les indications de ces produits doivent être en relation avec la qualité des études apportées, l'usage traditionnel doit être établi en Europe.

Une liste de plantes autorisées dans l'usage traditionnel pourrait être réalisée.

L'absence d'une politique claire peut faire courir des risques à la Santé Publique, alors qu'il existe certainement une place pour ces médicaments dans l'arsenal thérapeutique du médecin.



Development of plant-based medical products within the European Union
Jean-Pierre Reynier
Vice-président de la Commission A.M.M., France


One of Europe's goals within the next two years is to define registration regulations for plant-based medical products.

These products must guarantee pharmaceutical quality and sale use on the basis of the available data for toxicology and pharmacology vigilance, in addition to appropriate tests.

Efficiency and indications concerning these products must meet the criteria in terms of quality of the studies carried out and traditional use must become common practice in Europe.

Plants authorised in traditional use could be listed.

The absence of a clear policy may be a danger for Public Health while there is surely a place for these medical products within the general practitioner's therapeutical paraphernalia.

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Le Groupe Franco-Chinois sur les plantes
Antoine Sawaya
Chef du Département de l'Evaluation de la Qualité Pharmaceutique des Médicaments, AFSSAPS


Un groupe franco-chinois sur les plantes a été créé lors du séminaire sur l'enregistrement des médicaments en France et en Chine qui s'est déroulé à Pékin du 6 au 8 décembre 1999.

L'objectif de ce groupe est d'établir une liste de plantes médicinales issues de la pharmacopée traditionnelle chinoise qui pourrait être proposée à l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé en vue d'une éventuelle

inscription à la Pharmacopée Française et sur la liste des plantes figurant dans le cahier de l'Agence.

Les plantes qui seront proposées doivent satisfaire aux critères de qualité et d'innocuité exigés pour les médicaments à base de plantes en France. Un usage traditionnel doit être reconnu.

Ce groupe, présidé pour la partie française par le Professeur Reynier, est composé d'experts pharmacognostes, galenistes, toxicologues et cliniciens.

Le groupe franco-chinois se réunira officiellement 2 fois par an. Pour 2000, la première réunion aura lieu les 15 et 16 mai à Metz, la deuxième vers octobre-novembre à Pékin.

Les conclusions de ces réunions seront discutées au groupe de travail sur les médicaments à base de plantes de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, puis présentées à la Commission d'Autorisation de Mise sur le Marché des Médicaments, pour avis.



The Franco Chinese group on plants
Antoine Sawaya
Chef du Département de l'Evaluation de la Qualité Pharmaceutique des Médicaments, AFSSAPS


A Franco-Chinese group on plants was created at the seminar on drug registration in France and China, which took place in Beijing from 6 December until 8 December 1999.

The group aims at establishing a list of medicinal plants used in traditional. Chinese pharmacopoeia. This list could be proposed to the Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé so that these products could be registered in French pharmacopoeia and in the list of plants registered in the Agency’s cahier.

The proposed plants will have to meet the quality and innocuousness requirements for plant-based medical products in France, A traditional use must also be acknowledged.

This group, the chairman of which is Professor REYNIER, consists of specialists in the fields of pharmacognosy, galenical pharmacy, toxicology and clinical workers.

The Franco-Chinese group will meet officially twice a year. In 2000 the first meeting will take place on 15 and 16 Mai in Metz; the second will be organised in October or November in Beijing.

The outcome of these meetings will be discussed within the working group on plant-based medical products of the Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé and will then be presented to the committee in charge of commercial exploitation licenses for medical products, to collect its opinion.

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